mardi 2 septembre 2008

Une belle rencontre

Je ne parle pas d'amitié. Je parle d'une belle rencontre.

Une amitié, ce sont ces petits instants complices qu'on savoure comme des roudoudous, et dont on reprend volontiers parce qu'ils ont un goût d'avant, de tendresse, de sourire. On apprend à connaître leurs parfums, on les partage, on les aime ensemble.

Une belle rencontre, c'est un détail, quelque chose d' imperceptible qui vous sussure à l'oreille qu'il faut l'écouter. Alors, une sorte d'affection démesurée et déraisonnée éclate du fin fond des tripes. C'est effrayant. D'abord. Puis on apprend à l'apprivoiser. Il faut la mettre en forme, pour la livrer maladroitement à l'autre, sans l'effrayer. C'est une proximité indécente, singlante de sincérité mais qui violerait toute règle de sociabilité si elle se disait en l'état. C'est savoir sans parler et sans connaître. C'est la force d'un aimant qui a trouvé un pôle complémentaire sans signe de reconnaissance apparent, animé par son irrésistible envie d'aller vers l'autre, sans même pouvoir définir ce qu'on en attend.

Je crois qu'une telle force ne prend pied que dans la réciprocité. Heureusement, car c'est la seule voie vers le soulagement : l'autre peut alors accueillir à bras ouvert ces bribes d'émotions qui n'ont pas besoin d'être analysées et ordonnées. En se complétant, elles apaisent le coeur et fraient un chemin à l'aube d'une relation, qui verra ou non le soleil se lever. Quoi qu'il arrive, ce moment aura vu la plus exquise des rosées du matin.

Je vous livre cela parce qu'à l'heure où tout me lasse et me fatigue, une belle rencontre brille sur mes journées. Avec elle, je ne souris jamais machinalement, je souris avec mon coeur. Son regard peut me tirer larmes de crocodiles comme rire de baleine, instants de vie, à l'état brut.

Des instants magiques et sûrs parce que devinez-quoi... Contrairement à ce que nous appelons communément "amour", cette chose là n'obéit à aucun engagement et aucune contrainte. Elle est à chaque instant et n'appelle pas le suivant.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est joliment dit !