mercredi 28 mai 2008

Le 20 mai

Le 20 mai, c'est ma fête.
Le 20 mai, c'est le jour où mon tout premier amour m'a quittée.
Le 20 mai, ça fera quatre mois.
Le 20 mai, son corps chétif s'excusait d'être là, sa voix n'ayant pu se déplacer seule.
Le 20 mai, c'était simple et ça sonnait juste bien, plus comme nous.
Ce 20 mai, je me suis prise par la main, et pour la première fois, on est parties.

jeudi 15 mai 2008

MAI

Déménagement. 9 mois ont passé. 9 mois, interminables pour une mère et pourtant si courts pour créer de toute pièce un petit être. Paris, tu m’as eue avec tes airs suffisants, ta mauvaise tête des jours de pluie. Sous couvert de ton indifférence, volant le temps, m’accordant ça et là d’entrevoir tes attraits, tu as tout de ces fins charmeurs qui hantent ma vie. Je n’ai rien vu, et pourtant me voilà prisonnière de tes lumières, de ta grandeur, de tes vitrines, de tes excès. Comme eux, tu m’as fait lâcher prise, je te veux comme je te déteste, je cours parce mon cœur l’ordonne, mais ça me tue, je me perds dans l’illusion que je construis. Pernicieux, tu oses jour après jour, me faire croire un peu plus que la folie de ton quotidien s’appelle réalité, tu minimises l’existence des autres pour ne laisser place qu’à ton caractère de chien, tes caprices, tes infâmies. Tu me déséquilibres, me bouleverses me maltraites mais malgré moi, tu t’es rendu indispensable.`

Les êtres qui t’animent sont faits de ta chair, et aussi puants qu’ils soient, aussi mornes et fades qu’ils paraissent, une morsure et c’est trop tard… J’ai baissé la garde un instant, et son poison coule dans mes veines, je le déteste, je le tuerais, il me répugne mais je reste. Je ne suis plus moi, attachée par la haine, effarée par ses grands yeux noirs, il est de la pire espèce qui soit, il est ode au sadisme. De la pire espèce parce que comme toi, il sait jouer de son mystère pour trahir ou encenser son image. Pétrifié dans son filet d’insanités, il s’est résigné à y construire sa vie, la volonté (pour peu qu’elle ait existé) a laissé place à la complaisance, il observe de sa cage les passantes qu’il choisira pour caresser la toile de son malheur. Puis, un jour, comme moi, elles repartiront, plus ou moins marquées par la douleur des cordes qui les auront retenues là trop longtemps. Libres, elles jureront de ne plus s’approcher de ces filets de maille… jusqu’à la prochaine fois.