dimanche 29 juin 2008

Le soleil se lève à l'ouest



Qui se fout de nous ?

J'adore regarder les paysages qui défilent par la fenêtre, j'adore ces entre deux où je rêve sans complexe parce qu'ici, personne ne se force à croire que c'est une perte de temps. Je voudrais qu'on n'invente jamais la téléportation, je voudrais qu'on arrête de gagner du temps physique au détriment du temps spirituel, parce que je veux encore passer du temps dans ma tête.

Je le trouve magique, cet espace immatériel qu'on a pensé à nous installer dans le modèle de base, avec le critère faculté de représentation en prime. Ces instants où, tout devient possible, quel que soit le contexte physique dans lequel nous nous trouvons, ce compagnon de voyage, qui, tour à tour, passe le temps, réjouit, excite, comble, rassure... Dans cet espace, les essentiels de la réalité redeviennent pions, qu'on a le droit de réagencer pour reconstruire un monde, selon d'autres critères de temps, d'autres hypothèses, d'autres lois. C'est peut-être là que réside notre plus grande liberté.

Comment a-t-on eu cette idée folle de donner vie à un être dont l'existence n'a aucune finalité, mais dont la complexité a de quoi l'occuper toute une vie ? Qui s'est dit un jour, on va monter un truc avec un ring de boxe à l'intérieur (une scène, ou un lieu de débat, ça dépend des cas) et puis on va ajouter 5 petites portes sur l'extérieur histoire d'alimenter les débats et on va le laisser discuter avec lui même toute sa vie ? Il sera son pire ennemi comme son meilleur ami, capable de se torturer comme de se sauver. Bien sur après, il y a eu quelques réglages pour pofiner l'engin : 5 ouvertures qui ne captent pas la même chose pour avoir des degrés d'impression différents, la possibilité de les combiner pour créer des explosions d'humeur bref, des astuces pour qu'il y ait encore plus d'action et de quoi s'occuper à vie, même quand "le truc" aura trouvé comment se conserver 500 ans en vie.

Si l'on envisage les choses sous cet angle, Dieu pourrait bien exister. Qui d'autre qu'une personne dotée de conscience aurait pu monter cette mascarade ? Mais cela repousserait finalement toutes les questions humaines à son rang. Pourquoi aurait-il besoin de s'occuper, de rire ou d'expérimenter ?

Il semble que ces interrogations doivent rester en l'état. En tous cas, le doute et l'incertitude pourraient bien être des conditions sinéquanones à cette théorie. Car si l'homme pouvait avec exactitude confirmer cette hypothèse, il risquerait de renoncer à son destin de cobaye... Dieu aurait-il légèrement merdé en nous inculquant la recherche de finalité plus que l'expérimentation ? Bizarre... Les deux sont pourtant terriblement liés puisque nous ne progressons que parce que nous courons après un but et que c'est en cela même que nous pouvons tenir notre parfait rôle de cobaye...

jeudi 26 juin 2008

Et puis l'Afrique

Elle a pris sa place il y a déjà longtemps. D'un coup d'un seul, elle a décidé que toutes les couleurs me seraient fades à côté des siennes, que son parfum serait chez moi, que sa vie serait mon rythme. Alors c'est toi que je suis venue voir pour prendre le temps de rêver.


Oui, mais voilà, pour la toute première fois, c'est la réalité qui m'a prise comme compagnon de route, jusqu'au bout.

Est-ce là l'effet des charmes du quotidien, qui, s'étant décidés à déployer leur grâce, se montrent enfin à la hauteur de mes ailleurs ? Est-ce, à l'inverse, le quotidien qui se débat et piétine l'utopie de toutes ses forces ?

Quelque chose a changé en tous cas. Je ne n'espère plus, je - suis - avec.