lundi 8 décembre 2008

Jour 458 - Leçon d'humanité

Il est de ces films que l'on sait qu'on regardera un jour, parce que leur nom ou leur image nous a heurté une fois. Mon histoire avec Les cerfs-volants de Kaboul a commencé derrière une vitrine près du jardin des plantes. Le Best seller de Khaled Hosseini laissait croire à une profondeur certaine, à ces histoires dont on ne sort pas indemne. Ce jour là, j'ai passé mon chemin. Quelques mois plus tard, le film sortait en salle. "Il faut que j'y aille...", je n'y suis pas allée.



Et puis le titre m'est revenu plusieurs fois à l'esprit, il a pris sa place au rang des "choses à faire". Ce soir, j'ai recroisé son nom, ce soir, je l'ai fait. J'ai savouré chacune de ces minutes passées dans ce pays dont j'ai vu les maisons tomber en ruine sur le JT de PPDA.

Alors que je craignais de devenir cinématographiquement frigide, constatant la passivité que m'avait inspirée The Visitor (joli film cependant), les cerfs-volants m'ont arraché de belles larmes, tout comme ils m'ont emmenée voler avec eux sur ces terres arides qui regorgent d'humanité. Deux histoires d'ailleurs, de souffrance et d'hommes pourtant.

The visitor m'avait désarmée, racontant une fois de plus les injustices sociales engendrées par une politique d'immigration médiocre mais dont connait si bien les conséquences, si peu les fondements, et qu'on avale sans même ouvrir les yeux sur la condition de nos voisins (un thème d'ailleurs très bien exploité par Kechiche notamment dans La faute à Voltaire). Désarmée parce que ces choses se jouent à une échelle qui me dépasse et parce que cette jeune fille, sur le siège d'à côté, s'indigne de voir comme il peut-être difficile pour un étranger de rester dans le pays qui est le sien. Sait-elle seulement qu'il y a bien pire ? Sait-elle seulement que la libre circulation qu'elle considère comme innée sur cette planète ne lui est offerte que par son profil occidental ? Il y a trop à faire lorsque l'on n'a pas foi en la nature de l'homme. Je baisse les bras.

Les cerfs-volants ne racontent pas une guerre intouchable dont on ne connaîtra jamais que les amas de pierre sur nos écrans de télé. Ils racontent les hommes et leurs rapports, ils racontent ce qui nous unit ou nous déchire. Ils racontent l'amour, la loyauté et le respect inconditionnels de l'autre. Ils racontent la haine de soi aussi, le remords, la destruction qui leur succède. Parce que les sentiments mis en jeu sont à notre échelle quotidienne, ces images sont poignantes, bouleversantes, je vous invite grandement à le regarder si ce n'est déjà fait, pour cette très belle leçon d'éducation sentimentale que nous livre là
Marc Forster.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tu m'as donné envie de le regarder. PffFF ça agrandit ma liste mais que veux tu, c'est pour le bien du coeur n'est ce pas ?