mercredi 24 décembre 2008

Jour 464 - Jésus, tu tombes à pic

Viens donc prendre part au débat ! On parle de toi et de chocolat...

Le chocolat - Jonnhy Depp /Juliette Binoche - 2000

Il de date pas d'hier celui là non plus... Pourtant il sacralise tout ce que j'aime d'un film à l'approche de Noël, emmitouflée au fond du canapé, ma tasse de thé à la main.

L'histoire se passe un peu avant, assez loin en tous cas pour que l'on y retrouve ces beaux plans clairs-obscures, ces couleurs profondes et la chaleur d'un petit village de vieilles pierres en hiver. Le chocolat raconte l'arrivée d'une mère et sa fille dans une communauté sclérosée par ses principes, qu'elles vont se charger de ramener à la vie, grâce au puissant pouvoir du chocolat. Une histoire qui parait insignifiante, d'autant plus qu'elle est traitée de manière gentillette (mais là encore, je préfère ça plutôt qu'un documentaire à la Michael Moore pour la période !).

Pourtant, elle soulève un débat intemporel : celui de la religion et de son interprétation. Les images racontent comment les valeurs prônées par les croyants sont bien souvent les plus respectées chez les athés (ou du moins les moins pratiquants), qui gardent toute clairvoyance pour vivre de bon sens et non de règles qui mènent à l'absurdité. Il est difficile de forger sa conscience sous le poids des bien-pensants, et encore plus difficile, une fois la tâche accomplie, de ne pas sentir une irrésistible envie de les entraîner dans cette paix solitaire. Bien souvent, on y renonce parce que la liberté récompense allègrement le combat. Mais le chemin est long et tortueux, parce qu'il s'écrit jour après jour dans la réflexion et l'introspection, alors que celui de la religion est tracé, jonché de repères, de responsables et de coupables. Ecrire sa propre version du bien et du mal est toujours plus laborieux que de la lire, et l'assumer reste à mes yeux une des plus grandes vertus de l'homme, pour peu qu'il ait fait le choix de la liberté.

Ce film aura le défaut de ne parler qu'à ceux qui ont fait ce choix, parce qu'ils seront en mesure de l'entendre, mais après tout, c'est déjà beaucoup. Une énième façon d'illustrer Rabelais et son "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" ...

Très Joyeux Noël à tous !

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